- Description
Les Culottes de Velours
Domaine public
Depuis longtemps que l’on murmure en parlant des culottes de velours (…)
Je vais vous raconter tout court ce qui en est de cette histoire
Chacun parlant, dédaignant, badinant, chacun sourit, chacun s’y moque
Si j’eus connu tout l’argent que j’avais, j’en paierais bien le coup de sifflet (…)
Je vais vous raconter l’histoire du commencement jusqu’à la fin (…)
Ah, c’était un plaisant marin qui était au bord d’un vieux corsaire
Qui était au bord, qui déplorait son sort, un jour pensant mettre pied à terre
Pensant coucher avec sa chère moitié, mais il n’en était pas le premier (…)
Sa femme qui le croyait au large prenait déjà tous ses plaisirs (…)
Avec un jeune favori, avec un jeune camarade
Tous deux surpris des pas dans le couloir, pétrifiés dans la débandade
Car à la porte ayant frappé trois coups, c’est moi, la belle, vite levez-vous (…)
Sa femme tomba à demi-morte, elle dit oh, mon mari, c’est toi (…)
Le favori, saisi d’effroi pendant qu’elle va ouvrir la porte
Se mit dans un coin où on ne voyait rien, le mari déchaussa ses bottes
Se mit au lit pour y passer la nuit avec sa femme pour bien dormir (…)
Sa femme qui n’était point sotte commença à s’y plaindre fort (…)
Elle dit oui, j’attrapai la mort en allant vous ouvrir la porte
J’ai attrapé la colique assurée, cette colique, elle est si forte
Ah, venez donc me secourir, je crois que je vais en mourir (…)
Faudrait aller chez l’apothicaire pour y chercher quelques liqueurs (…)
Son mari qui était d’un grand cœur, lui dit oui, tu en auras ma chère
Je ferais tout pour te sauver la vie, je brûlerais même en enfer
Sort de son lit pour y mettre ses habits, mit les culottes du favori (…)
Rendu chez l’apothicaire, a bien fallu y compter de l’argent (…)
A bien fallu y compter de l’argent pour payer l’apothicaire
Il fut surpris de trouver cent louis, des montres d’or d’Angleterre
Les culottes de velours lui révélèrent du coup que sa femme lui jouait un tour (…)
Au lieu d’aller porter remède à sa femme pour guérison (…)
Il s’enfuit comme un furibond passant le reste de la nuit à boire
Le lendemain s’est enfui au bassin connaître l’auteur de cette histoire
Qui a perdu ses culottes, ses écus, c’est un marin qui les a bus (…)
Le favori qui eut bien garde d’aller réclamer ses habits (…)
La femme qui était plus hardie s’en fut trouvé son mari en rage
Elle lui a dit mon très cher mari, ces culottes m’ont été mises en gage
Pour faire un point d’ceux qui en doutent bien, rendez-les moi, j’en ai de besoin (…)
Son mari sans dépasser les bornes, lui dit non, non, tu n’les auras pas (…)
Contente-toi bien cela, de m’avoir fait porter les cornes
Les culottes de velours sont à moi en ce jour, il est bien juste que j’les honore
Les montres d’or ainsi que les louis d’or me feront divertir encore (…)
C’est à vous tous mes chers confrères qui riez tous de mon accident (…)
Ce n’sera pas les cinq cent francs qui apaiseront ma colère
Pour cent écus, j’ai passé pour cocu, mais cela ne me flatte guère
Si tous les jours j’en gagnais autant, j’deviendrais vite un riche commerçant (…)